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PARTIE I : L'enlevement.

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Once upon a time

8 décembre 2015 – 20h30

 

C‘était un soir d'hiver de 2015 lorsque cette folle histoire commença. Les flocons se déposaient sur le sol sans un bruit, formant une masse compacte et laiteuse. Les haies impeccablement taillées séparant les villas avaient revêtu des vêtements de givre, et les arbres projetaient fièrement leurs longues branches surchargées de neige vers le ciel. Des rectangles de bitume restaient visibles sous les voitures, et un cercle d'herbe avait également été épargné sous le saule pleureur qui se situait dans le jardin des Mc Kinn. Un jeune homme s'y trouvait. Son épaisse tignasse châtain clair était parsemée de neige fondue. Il se gelait les fesses assis dans l'herbe froide du soir, son téléphone portable dans une main et sa cigarette dans l'autre. Imperturbable quant à la fraîcheur voire à la froideur qui régnait à cette heure tardive, il se trouvait dans un élan de rébellion sans veste ni écharpe. Ses yeux étaient fixés sur son écran, au point que quand il en détournait les yeux, l'obscurité ambiante lui paraissait d'autant plus obscure.

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____Cela faisait un bon moment déjà qu'il avait entamé cette cigarette. Il hésitait à en tirer une bouffée car il espérait recevoir une réponse avant. Se décidant finalement à la porter à ses lèvres, il s'interrompit en plein mouvement car la jolie Gabrielle Langdon venait de lui envoyer sa réponse. « Non, juste dégage. » avait–elle écrit. Sans se démonter, Jesse Mc Kinn répondit aussitôt, ses doigts glissant à toute allure sur son écran : « Attend, t'es sérieuse là ? C'est bon arrête, je te rappelle que je n'y suis pour rien. », puis il tira sur sa cigarette, reprenant son attente anxieuse. Décidément, elle savait se faire désirer.

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____Un paquet de neige tomba du ciel cinq mètres devant lui. Il leva brusquement la tête, à cran. Une branche s'agitait dans le vide, légère du poids d'un oiseau nerveux qui s'y était envolé et de la chute de poudreuse qu'avait provoqué son départ. Jesse passa la main dans ses cheveux en veillant à ne pas renverser de cendre sur sa tête, puis baissa de nouveau les yeux. Elle avait vu, mais pas répondu. Anxieux, il tapa nerveusement : « Tu n'as plus de sentiments pour moi ? ». La réponse ne se fit pas attendre : « Si, c'est pas ça. »

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____ Jesse ! appela une voix depuis la fenêtre. Rentre, c'est prêt.

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____Il jeta sa cigarette.

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____ J'arrive, répondit–il distraitement en tapant sa réponse.

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____« Ecoute, je suis désolé. Je t'aime, ok ? »

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____Il se leva et rangea son portable dans la poche arrière droite de son jean, frottant ses fesses endolories du même coup. Il contourna la rangée de lavandes et rentra dans la maison, secoua ses cheveux pour faire tomber la neige et poussa un soupir de contentement en sentant la chaleur ambiante dissiper sa chair de poule. Pas son angoisse en revanche. Il était parti en vacances pendant trois semaines avec sa famille et était rentré la veille. Il n'avait pas pu voir sa copine pendant ce laps de temps, ce qui lui avait causé un manque profond. C'était réciproque, il le savait, mais quelques jours avant son retour, les messages adorables et doux s'étaient changés en disputes quotidiennes, et ça ne s'était pas arrangé lorsqu'il était rentré. Ils étaient censés se voir le lendemain, et Jesse se demandait comment ça allait se passer étant donné leur mésentente actuelle.

____L'estomac noué par l'appréhension, il lui fut impossible d'avaler quelque chose. Au contraire, des nausées assez intenses commençaient à le secouer. Le téléphone étant interdit à table, il appréhendait le moment où il le sentirait vibrer contre sa fesse droite. Il lui était impossible de penser à autre chose. Ses parents échangèrent un regard inquiet.

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____ Jesse, est–ce que ça va ? demanda sa mère.

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____Non pas qu'elle soit mauvaise cuisinière, bien au contraire, mais le fumet dégagé par la nourriture, bien que délicieux, ne le mettait pas en appétit mais à l'inverse le dégoûtait. Ses pensées défilaient à toute allure dans sa tête, et la plupart étaient très négatives. Il avait l'impression de devenir fou, incapable de penser à autre chose. Comment en étaient–ils arrivés là ? Il ressentait le besoin urgent de quitter la table, de prendre la situation en main et de discuter avec Gabrielle pour dompter son angoisse. Il ne savait pas comment faire passer ce message à ses parents. Ils n'avaient jamais pris leur relation au sérieux, insinuant que ce n'était qu'une amourette d'enfants, bien que tous deux soient majeurs. Ils étaient ensemble depuis un an, et pour eux, c'était bien peu. Trop peu.

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____ Oui, oui, tout va bien. Juste un peu stressé. Tu sais, j'ai reçu une réponse de la part de Bruno aujourd'hui, et je ne suis pas bien sûr de vouloir accepter.

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____Il vit les traits soucieux qui barraient le front de sa mère s'estomper, et il fut fier de sa pirouette. Néanmoins, le flux habituel de ses idées était bloqué par une seule pensée : Gabrielle. Tout le reste semblait atténué, flou, comme s'il avait mis la tête sous l'eau. Ce n'était que des images qui dansaient en arrière–plan et auxquelles il ne prêtait pas vraiment d'attention, comme un programme télé que l'on met en route uniquement pour ne pas se sentir trop seul mais que l'on ne regarde même pas. Il était entièrement focalisé sur leur conversation, il se repassait tous les messages en tête, en essayant d'en déduire quelque chose, mais il n'y trouvait que du négatif, ce qui amplifia son angoisse et fit brûler le bas de son ventre comme chandelle. Une sensation désagréable si forte qu'elle en était douloureuse s'y était installée.

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____ Bruno ? demanda sa mère.

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____Ce fut tout juste si Jesse ne sursauta pas.

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____ Quel Bruno ?

____ Hé bien... ?! s'exclama Romilda Kurebayashi, surprise. C'est toi qui a parlé de Bruno en premier.

____ Ah ! Oui. Bruno Leone, le boucher. Franchement, je ne me vois pas passer l'été à travailler pour lui, avec la viande, le sang, tout ça...

____ De toute façon il fallait que tu envoies ta candidature à tout le monde, au cas où tu ne serais pris nulle part, il te faut bien une roue de secours.

____ Merci, ça fait plaisir.

____ Mais enfin, non... se rattrapa–t–elle d'un ton triste. Tu sais très bien que c'est compliqué pour un étudiant de trouver du travail. Sur dix candidatures, tu ne peux recevoir parfois qu'une seule réponse tu sais, voire aucune.

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____Ce sujet n'intéressait pas Jesse. Vraiment pas. En temps normal, il aurait tenté de se rassurer en imaginant ce qu'il aurait pu démarrer d'autre comme conversation, et voyant qu'aucune idée ne lui venait, il en aurait conclu qu'il avait bien fait et qu'il n'avait eu aucune autre issue de toute façon. Puis il aurait essayé de comparer la situation actuelle à celle où il aurait exprimé le véritable fond de sa pensée, et se serait trouvé satisfait de ne pas l'avoir fait non plus, préférant garder certaines choses personnelles pour lui. Mais ce n'était pas en temps normal. Il était dévoré par l'angoisse qui lui rongeait le cerveau et le cœur, par cette tempête de pensées qui ne cessait pas.

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____ Je sais bien maman.

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____Il imagina soudain Gabrielle le quittant ce soir même. Son angoisse augmenta tellement qu'il eut un haut–le–cœur, qu'il camoufla comme il put. Puis il toussa, ce qui eut pour effet, lui semblait–il, de secouer ses entrailles et de le brûler de l'intérieur encore plus. Il rêvait juste de quitter cette fichue table. Il se moquait bien, dans le fond, de travailler avec Bruno Leone le boucher, tant qu'il restait avec Gabrielle. A cet instant, il aurait tout donné pour faire marche arrière, éviter cette dispute, rendre ses réponses moins virulentes. Il avait cette sensation insupportable de marcher sur des œufs.

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____Son portable vibra, ce qui lui provoqua de telles émotions qu'il se crispa et prit une grande inspiration, au bord de la crise d'angoisse. Il ne put se contrôler plus longtemps.

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____ Excusez–moi, je quitte la table, annonça–t–il sans plus de cérémonie. (En voyant la mine déconfite de sa mère, il ajouta :) On reparlera des jobs demain, mais là tout de suite je ne me sens pas très bien. Ça ira mieux demain, crois–moi, s'empressa–t–il d'ajouter en voyant que sa mère prenait une inspiration. (Elle referma la bouche et hocha la tête. Ce n'était pas une femme contrariante. Elle tourna la tête vers son assiette et il aperçut ses rares cheveux blancs qui détonaient dans sa chevelure châtain.) J'y vais, d'accord ? Bonne nuit.

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____Et il sortit de la salle à manger en trombe. Partagé entre l'envie de ne pas faire attendre Gabrielle et de vite lire le message, et celle de poursuivre leur conversation posément dans un contexte moins stressant, il se hâta de monter les escaliers. La lampe de la cage d'escalier était cassée depuis un malencontreux accident lors d'une bataille d'oreillers violente avec Spencer. C'est ainsi qu'il faillit louper la dernière marche. Il se rattrapa au mur et s'écorcha légèrement la main, mais il n'en avait cure à cet instant. Il se précipita dans sa chambre, la plus proche des escaliers, à l'opposé de celle de Spencer qui était à l'autre bout du couloir. Lorsque Spencer était encore tout petit et que tous deux étaient punis, ils entrouvraient leur porte et faisaient rouler des jouets de l'une à l'autre en retenant leurs fous rire.

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____Il entra dans sa chambre et referma la porte plus bruyamment qu'il ne l'aurait voulu. Tout en déverrouillant son téléphone, il marcha jusqu'à son lit et s'assit dessus en tailleur, n'osant regarder l'aperçu du message. Il l'ouvrit enfin. « Je sais. Je t'aime aussi. C'est juste que là... Ça ne va vraiment pas entre nous en ce moment, et je ne comprends pas pourquoi. Je commence à en avoir marre, tu comprends. » Il y en avait un deuxième. « Je me suis emportée un peu vite. » Il sourit en comprenant que c'était le prélude à des excuses. Un peu soulagé, il se hâta de répondre. « Tu croyais vraiment que j'allais t'obéir et dégager comme ça, de toute façon ? » Il ajouta un smiley, le sourire aux lèvres. Il poursuivit, adoptant, comme elle, le toc de tout écrire en plusieurs messages au lieu d'un : « Pas moyen de lâcher la femme de ma vie. Je n'aime pas quand tout tourne comme ça, tu sais. On traverse peut–être une mauvaise période mais ça va s'arranger, c'est normal. »

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____Tandis que le soulagement l'envahissait, l'appétit lui revint et il se mit à regretter de ne pas avoir touché à son assiette. Il leva les yeux au ciel en souriant et murmura :

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____ N'importe quoi...

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____Il ferma les yeux en savourant le fait que tout allait bien, ce dont il savait qu'il ne prenait conscience que lorsqu'une situation horrible comme celle–là se résolvait. Il goûta à cette merveilleuse sensation de savoir qu'elle était encore sienne. Gabrielle, décidément...

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____« Je sais bien. » répondit–elle. « Ce n'est juste pas agréable. Je suis vraiment lassée que ça soit toujours comme ça ces derniers temps, j'aimerais bien que ça change, mais je ne sais même pas ce qui provoque ça. » Il s'empressa de répondre, à toute allure : « Peut–être moi. » Il laissa passer une minute avant d'ajouter : « C'est peut–être ma faute, je ne sais pas. Je m'y prends peut–être mal avec toi. Si c'est le cas, s'il te plait, pardonne–moi. »

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____Il attendit presque une minute en constatant qu'elle n'avait toujours pas vu son message. Il referma alors son téléphone et quitta la pièce en le laissant sur son lit. Comme toujours lorsqu'il partait de sa chambre, il laissa son regard s'attarder sur la clarté lunaire qui filtrait des pourtours de la porte de Spencer, à moitié effrayé et à moitié nostalgique. Il se rappelait de la voix aiguë de son petit frère, toujours là pour lui casser les oreilles. Mais par rapport à d'autres enfants de son âge, il était d'une douceur incroyable. Il possédait une grande sensibilité et il était rusé. En fait, mis à part sa curiosité qui le poussait à se mêler précisément de tout ce qui ne le regardait pas, ainsi que le fait qu'il soit bien trop bavard et bien trop énergique, c'était un petit garçon parfait, du moins aux yeux de Jesse. Il était très fier de lui.

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____Refusant de s'y attarder plus longtemps, il entra dans la salle de bain, qui jouxtait sa chambre. Il fut soudain pris d'un pressentiment puissant, qui le remua entièrement et lui fit fermer les yeux. Il ne sut si c'était une forte appréhension due au fait qu'il avait laissé son téléphone dans sa chambre et qu'il craignait de recevoir une réponse peu agréable de Gabrielle (après tout, l'option rupture était peut–être toujours envisageable dans son esprit ; il ne parvenait pas se rassurer totalement) ou si c'était causé par autre chose.

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____Ne sois pas bête, se dit–il. Une simple appréhension ne provoque pas ce genre de sensation, tu le sais.

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____Alors qu'est–ce que c'est ? se demanda–t–il.

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____Mais il n'obtint aucune réponse.

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____Il se déshabilla rapidement et enjamba le rebord de la baignoire, tremblant. Il alluma le jet d'eau et régla la température, puis se recroquevilla sur lui–même, les yeux dans le vague. Au bout de quelques minutes, le sourire lui revint et il songea rêveusement que la jolie Gabrielle l'aimait toujours, lui, et pas quelqu'un d'autre, qu'ils se verraient le lendemain et que ce serait super. Il savait qu'ils se manquaient l'un l'autre. Il savait aussi qu'il fallait vraiment qu'il arrête de penser tout le temps à elle comme ça.

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____Il se savonna, se rinça rapidement et quitta la baignoire. Il enfila juste un caleçon, observa son beau minois dans le miroir pendant quelques secondes, puis entreprit de se brosser les dents, joyeux. Il avait totalement oublié le pressentiment qui l'avait secoué un quart d'heure auparavant.

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____Une fois son passage à la salle de bain terminé, il ressortit dans le couloir et croisa sa mère qui montait justement les escaliers. La quarantaine tout juste passée, c'était une très belle femme, qui avait épousé un très bel homme, puis un deuxième après leur divorce, qui avaient tour à tour engendré un très bel enfant. Spencer possédait les cheveux noir corbeau de leur père actuel et leur texture lisse mais drue. Une épaisse crinière d'asiatique, un peu à la Dragon Ball, tandis que Jesse avait hérité de la couleur châtain de leur mère, mais tenait aussi d'elle cette texture ondulée, presque bouclée.

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____En revanche, Jesse n'avait pas les yeux noirs ni le sang asiatique de leur père actuel. Il avait donc tout d'un pur occidental, des yeux bien bleus comme son père biologique, plus vifs que ceux de sa mère qui tiraient sur le gris. Il possédait également son nez et ses lèvres charnues, ainsi que sa prédisposition à ne pas percevoir correctement l'image sur sa rétine. Il se rappela en particulier de la fois où il l'avait fait angoisser en lui racontant les risques d'oublier d'enlever ses lentilles pendant son sommeil. Il se demanda si sa myopie s'était aggravée depuis le temps. Puis il se rappela qu'il s'en foutait. Ce n'était pas lui qui avait été coucher dans un autre lit que le lit conjugal.

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____En réalité, Romilda venait de Grande–Bretagne, d'un père anglais et d'une mère italienne, et avait déménagé en France lorsqu'elle avait vingt ans pour un voyage linguistique en immersion pendant un an. À l'époque, elle était amoureuse de la culture française, et finit par également tomber amoureuse d'un homme une fois sur place, ce qui étira cette année en dix années.

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____Au bout de ces dix ans, alors que Jesse avait deux ans, elle avait entamé une procédure de divorce et avait fini par rencontrer Tomoe un an plus tard. Au bout de quatre ans, Spencer était né. Tomoe était japonais, ses parents aussi, mais tous parlaient français. Ils avaient déménagé en France pendant leurs jeunes années. Lorsque Tomoe avait cinq ans, il était déjà tout à fait bilingue et savait passer d'une langue à l'autre aisément. Depuis qu'il avait rencontré Romilda, il avait également appris à parler anglais. De plus, Romilda avait son accent typiquement british, et possédait des notions d'italien de sa mère, tant et si bien que Jesse savait parler français, anglais, japonais et un peu l'italien. Forcément, sur un CV, ça claquait, mais Romilda continuait à s'inquiéter pour son avenir. Après tout, les langues ouvraient des portes, mais pas forcément toutes. Mieux valait avoir toutes les chances de son côté.

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____Romilda pensait à tout ça en considérant son grand garçon qui était à présent un homme, un peu émue. Elle était légèrement effrayée de savoir qu'elle n'avait plus aucun contrôle sur lui à présent. Il disposait dorénavant d'une certaine autonomie et des plein–pouvoirs sur son avenir. Il était grand – il la dépassait d'une bonne tête, si pas deux – et se tenait droit. Il était dans la fleur de l'âge, quoi. Elle espérait de tout son cœur qu'il soit doté de suffisamment de maturité pour prendre les bonnes décisions. Elle songea que s'il était prêt à s'engager dans une relation aussi sérieuse (jamais elle ne l'aurait avoué devant lui) que celle qu'il entretenait avec Gabrielle – dire qu'ils n'avaient encore rien fait ensemble, seigneur – il était sûrement prêt à accomplir de plus grandes choses encore.

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____ Tu vas déjà te coucher, maman ? demanda–t–il.

____ Non, je vais juste passer à la salle de bain. J'ai fait beaucoup de bricolage aujourd'hui, je me sens sale, dit–elle en riant légèrement. Toi, tu vas mieux ?

____ Là tout de suite oui, ça va, répondit–il avec un sourire rassurant. J'aimerais finir mon livre rapidement, je vais m'y remettre.

____ D'accord alors. Bonne nuit, dit–elle doucement.

____ Bonne nuit, maman.

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____Et il rentra dans sa chambre. Il s'empara du livre qui traînait sur sa table de nuit et se laissa tomber sur son lit. Il jeta un regard sur son téléphone, mais aucune lumière clignotante ne trahissait de notification. Sans se poser de question sur la durée de réponse plutôt longue de Gabrielle, il enleva son marque–page et reprit sa lecture où il l'avait laissée. Ce faisant, il ne pouvait s'empêcher de penser à elle. Il se rappela sa surprise lorsqu'elle lui avait appris qu'elle était écossaise et qu'elle parlait également anglais couramment. En fait, on pouvait même dire qu'elle le parlait mieux que lui, car chez elle ses parents alternaient fréquemment le français et l'anglais. Il se souvint de tous les points communs qu'ils s'étaient trouvés au cours de l'année entière qu'il leur avait fallu pour se mettre ensemble. Il se rappela leur premier baiser, et il eut la chair de poule. Son téléphone vibra contre sa cuisse, le tirant de sa rêverie. Il le déverrouilla.

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____Gabrielle avait répondu.

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____« Les personnes mortes ne pardonnent pas, ah–ah. »

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